Raspberry Pi Episode 1: Installer proprement Raspbian avec SSH.

Dans cet article je vais partager avec vous mes aventures pour installer un Raspberry PI à usage généraliste (mais sur lequel je ne pourrais pas m’empêcher d'installer au moins un serveur domotique).


Comme vous l'avez surement remarqué dans mes articles, lorsque j'écris sur un sujet qui peut paraître simple, j'arrive à en faire quelque chose de très compliqué. Bon dit comme ça ce n'est peut être pas très valorisant ...  je vais reformuler!
Je disais donc que plutôt qu'écrire un énième tutoriel décrivant étape par étape l'installation d'un Raspberry PI et qu'il faudrait suivre bêtement comme on suit une recette de cuisine, je vais me fixer des objectifs spécifiques et me placer dans un contexte particulier.  Ceci va m'obliger à comprendre les choses beaucoup plus en profondeur pour mettre en place ce Raspberry dans l'écosystème en question.

Et comme la culture et le partage sont l’âme de ce blog, je vais prendre le temps d'expliquer les concepts abordés à chacune des étapes afin que cet article nous permettent de comprendre, apprendre et progresser.

Semer pour récolter ... comme au potager! 

Objectif et contexte 


Je souhaite installer ce RPI dans un appartement dans lequel je n'ai pour connexion internet que le forfait 4G de mon téléphone. Mon objectif est de voir dans quelle mesure et à moindre frais, on peut dans une location, installer un système informatique et réseau complet suffisamment sympa pour que tout geek digne de ce nom puisse s'amuser autours de projets électroniques, domotiques, informatiques, ...

Pour atteindre mon objectif, je vais réutiliser un ancien Raspberry PI qui traîne dans un tiroir.
Ne sachant plus exactement de quel modèle il s'agissait, un petit tour sur CE site m'apprit qu'il s'agit d'un modèle RPI modèle B première génération. Un vieux coucou !


La photo ci-dessus représente le RPI modèle B. On peut y reconnaître les interfaces suivantes:
  1. Port micro USB pour l'alimentation.
  2. Sortie HDMI pour connecter un moniteur ou un téléviseur (déjà dans sa première version le RPI était capable de diffuser un flux vidéo full HD = 1080p) 
  3. Un port Ethernet avec son interface RJ45. Bien que la dernière version du Raspberry améliore la vitesse de cette interface réseau, il n'y a pas encore de gigaEthernet de disponible. 
  4. 2 ports USB. Les versions ultérieurs en auront 4.
  5. Broches GPIO pour faire de l'électronique et plein d'autres choses sympa. L'utilisation de ces broches ne fera pas l'objet de cet article sauf pour deux d'entres elles dont nous parlerons dans la partie dédiée à l'alimentation électrique. 

Certains modèles comportent plusieurs révisions. Par exemple mon modèle B pourrait être de révision 1 ou révision 2. Pour en savoir un peu plus sur la révision il me faudra regarder dans le fichier "/proc/cpuinfo" lorsque le système sera installé. Je devrai comparer la valeur que je trouverais derrière le champ "Révision:" avec la valeur dans le tableau ci-dessous :

Révisions des modèles de Raspberry

Les autres éléments de mon écosystème en place sont :

  • Un switch 8 ports giga Ethernet manageable. Il s'agit d'un NETGEAR ProSafe GS108E. Entre nous et bien que ce ne soit pas le sujet de cet article, ce switch est simplement fabuleux. Un switch 8 ports GE, manageable, donc avec gestion de la priorisation des flux (QoS) et des VLAN, pour moins de 50€ c'est du jamais vu. 
  • Un PC fixe classique (un vieux Xeon E5450 équivalent du core 2 Q9650 mais beaucoup moins cher) sous Windows 7.
  • Un répéteur Wifi le Tp-Link TL-WA850RE qui me sert de passerelle vers l'internet en faisant le lien entre mon réseau local et le modem de mon téléphone 4G. J'ai décris tout ça dans l'article ICI
  • Et un téléphone 4G qui remplacera la box (routeur) internet. Ici j'ai un Samsung S4 avec un écran cassé qu'une personne chère m'a gentiment offert. Et comme j'aime bien optimiser les choses au maximum, ce téléphone servira également de caméra de vidéosurveillance de l'appartement ainsi que de serveur SMS pour m'avertir lors d'événements (j'ai décris tout ça dans l'article ICI).

Pour finir, je souhaite raccorder le Raspberry à mon switch en ethernet. Je n'aurais pas d'écran autre que celui de mon PC. Il va donc me falloir accéder par SSH en utilisant Putty.

Maintenant il n'y a plus qu'a se relever les manches et se mettre au boulot ...

Le matériel

Avant de commencer quoi que ce soit, il faut s'assurer que nous avons tout le matériel nécessaire.
Vous retrouverez à la fin de cet article des liens pour vous procurer ce qu'il vous manque.

Le Raspberry PI


Certains disent aussi "La Raspberry PI". Je suppose que l'utilisation du féminin est du à la traduction de Raspberry qui signifie, comme tout le monde le sait, la framboise. A moins que ce soit un référence à LA carte Raspberry PI? Je ne sais pas, mais en ce qui me concerne, dans LE Raspberry PI est un petit ordinateur et pour moi j'y vois quelque chose de masculin. N'y voyez aucun misogynisme mais franchement l'électronique, l'informatique, la domotique, ce sont des trucs de mecs non ? 😉

Sinon, comme je vous le disais en introduction, en ce qui me concerne je souhaite utiliser UN ancien PI qui traînait dans le fond d'un tiroir. Certainement parce que j'ai souhaité le remplacer par un PI2 ou un PI3. Si dans votre cas vous n'avez pas de RPI qui traînent dans le fond de vos tiroirs (je me demande comment une telle chose est possible), vous pouvez en acheter un flambant neuf. Et qui peu le plus, peu le moins comme on dit, si vous achetez une version 2 ou 3, tout ce qui est décrit dans cet article fonctionnera également sur votre version. 

Une alimentation électrique


Le RPI nécessite une alimentation de 5V capable de délivrer un courant d'environ 1A.

Deux possibilités :

  1. Soit au travers du port micro USB. 
  2. Soit au travers des broches GPIO comme ci-dessous : 



Moi, par impatience de commencer, j'ai choisi d'alimenter par le micro USB en utilisant un chargeur de 3A que j'ai acheté sur eBay (ICI). Mais par la suite je vais me fabriquer à nouveau un petit chargeur puissant et pas cher en recyclant un vieux chargeur d'aspirateur sans fil! Si si ! (un peu comme j'ai fait dans mon article sur "Un chargeur USB puissant (3 Ampères) pour moins de 2 euros." (ICI)


La carte SD

Les RPI n'ont pas de disques durs et c'est sur une carte SD (ou micro SD*) que tout va s'installer**: l'OS et les données. Cette carte va être un composant essentiel de la solution. Autant pour sécuriser vos données: quoi de plus frustrant que de perdre toutes ses précieuses données et toutes les heures passées à programmer et configurer amoureusement votre machine? Que pour la rapidité d'accès, de sauvegarde et de démarrage de l'ordinateur! Je vous conseil donc de ne pas chercher économiser sur la carte SD:

  • une version classe 10 qui vous permettra d’avoir les meilleurs performances.
  • n'achetez pas sur des sites ultra low cost même des cartes de marque qui ne seront que des copies. J'ai fait le test et acheté sur le site WISH une carte sandisk 128Gb pour 4,99€! Elle a fonctionné 2 jours et ensuite n'a plus jamais été accessible même au reformatage. 
  • Une 8Gb vous permettra d'installer le système mais pour être confortable 16Gb est un minimum. Etant donné la différence de prix je vous conseille même de prendre une 32Gb. La 64Gb ne se justifie pas sauf si vous avez des projets très gourmands en quantités de données. 


Notes: 
  • * nous verrons plus tard qu'il est possible de bouter le RPI sur un disque dur connecté en USB.
  • ** a partir de la version B+ du RPI il faudra une carte micro SD et non plus une carte SD.



Dans mon cas j'hérite d'un vieille SanDisk Extreme 16Gb 45MB/s qui fera parfaitement l'affaire.

Mais si vous devez en acheter une je vous conseil (et je ne suis pas le seul), une carte Samsung EVO que vous pouvez prendre en 16Go ou en 32Go pour moins de 15€ ICI.
Les débits proposé par cette carte sont de 95Mo/s en lecture et 20Mo/s en écriture. Ceci sera suffisant pour aller jusqu'au RPI3 dont le bus est limité à 20Mo/s (idem sur le RPI2 et je ne connais pas la valeur sur le RPI1 mais c'est forcément moins).

Toutefois, si vous comptez overclocker le bus de votre RPI, vous pouvez investir dans une carte "Extreme" qui délivrera encore plus de débits.

Pour plus d'info, vous pouvez consulter l’excellent article de François MOCQ sur l'importance du choix de la carte SD qui se trouve ICI. Il y compare notamment la durée de boot du PI en fonction du type de carte et le résultat est éloquent.

L'écosystème local

Comme je l'avais dit en introduction, je souhaite installer ce RPI dans un contexte particulier: celui où nous devrions occuper temporairement, pour des vacances par exemple, un appartement dans lequel nous n'avons accès à quasiment rien: ni box ADSL, ni local technique dans lequel installer et câbler des équipements réseau, ni tableau électrique dans lequel s'amuser ou de prise et d'interrupteurs que nous pourrions démonter! Rien quoi! La misère ! Vous allez me dire que ce n'est pas des vacances ? Vous aurez raison. Mais avec un minium de matériel nomade nous allons tout de même pouvoir nous installer un petit écosystème bien sympathique qui va nous permettre de faire plein de choses.

Je parle d'appartement de vacances mais cela peut aussi être utile en cas de déplacement, de logement temporaire, si vous êtes en location ou même chez vous car les techniques que nous allons apprendre et mettre en oeuvre ici, nous le verrons, peuvent s'avérer très utiles également dans une installation fixe. Pour pallier à un manque de débit internet par exemple ou pour disposer d'un système de secours capable de résister à des pannes internet et/ou électriques.

Architecture cible 

Voici sur le synoptique ci-dessous l'architecture de ce que nous allons mettre en place.
L'avantage de ce "mini" réseau local, c'est qu'il est transportable, autonome et suffisamment puissant pour faire plein de choses.



Sur ce schéma on distingue les éléments suivants:
  • Le switch  NETGEAR ProSafe GS108E. Je lui ai attribué l'adresse IP 192.168.1.212. Cette adresse IP n'est pas vraiment utile. Elle ne l'est que si vous souhaitez vous connecter sur l'équipement pour y configurer des choses. Mais dans le cadre de cet article, vous n'en aurez pas besoin et il n'y a pas de besoin particulier de donner une adresse à ce swtich. Vous le branchez, vous y raccordez les autres équipements et ça fonctionne tout seul.  
  • Un PC portable classique sous Windows 7. C'est rare je sais mais là je n'ai rien à dire. Ha si! Je peux vous dire que si votre PC embarque le wifi (comme tous les portables) vous pouvez le connecter au réseau local en wifi. Dans ce cas je vous conseil de vous connecter sur le SSID du répéteur qui devra donc être différent du SSID diffusé par le téléphone (ici s4alex). Mais moi quand je peux je préfère les connexions par câbles Ethernet (plus stable, plus rapide sur le LAN et moins d'ondes). 
  • Le répéteur Wifi le Tp-Link TL-WA850RE qui va servir à faire le lien entre le réseau wifi diffusé par le téléphone et le réseau filaire. Pour la mise en place et la configuration de cette connexion avec le téléphone, je vous invite à lire mon article  ICI où tout est clairement expliqué.
  • Un téléphone 4G qui remplacera la box (routeur) internet. Ici j'ai un Samsung S4. Ce téléphone servira également de caméra de vidéosurveillance avec l'application "Alfred" ainsi que de serveur SMS pour m'avertir lors d'événements (j'ai décris tout ça dans l'article ICI).
J'ai indiqué sur le schéma toutes les adresses IP à donner aux différents équipements.
Bien sur, ce plan d'adressage correspond à mes propres normes. Vous pouvez de votre coté utiliser les adresses IP que vous souhaitez. Par contre, comme vous pouvez le remarquer, certains équipements ont deux adresses IP. C'est parce que je gère deux sous réseaux: un sous réseau dans le plan d'adresses 192.168.1.* et un sous réseau en 192.168.43.*. Encore une fois pour plus d'explications je vous renvois sur mon article  ICI et aussi celui ICI(notamment dans le paragraphe "Accéder au téléphone lorsqu'il se trouve en mode "Partage de connexion" Wifi"). Dans ces articles vous trouverez les explications sur la nécessité d'avoir un réseau en 192.168.43.* et aussi la manière de configurer le répéteur ainsi que de mettre deux adresses IP sur un PC.

Si vous utilisez un iPhone plutôt qu'un téléphone Android (ce qui est plus rare car on trouve difficilement un vieil iPhone qui fonctionne dans le fond de ses tiroirs), il vous faudra remplacer toutes les adresses IP 192.168.43.* en des adresses de la forme 172.20.10.*. L'adresse IP du téléphone en lui même (quand il est activé en tant que point d'accès wifi) sera 172.20.10.1.

J'ai maintenu ce double plan d'adressage car je souhaite pouvoir ajouter un routeur ADSL (les box opérateur imposent en générale leur propre adresse IP qui est 192.168.1.1 ou 192.168.1.0). Mais si de votre coté vous souhaitez mettre en place ce petit réseau afin qu'il reste toujours indépendant de toute box internet, vous pouvez vous simplifier la vie en ne conservant que les adresses IP en 192.168.43.*.








Le Système d'exploitation ou OS (Operating System):

Lequel choisir ?

Il y en a de nombreux. Des OS généralistes tels que Raspbian, basée sur la distribution Debian, comme des OS spécialisés pour faire tourner un service : OpenElec par exemple qui est destiné uniquement à faire tourner Kodi, un excellent médiacenter. Pour en savoir un peu plus vous pouvez consulter ce site ICI.

Pour ma part, comme je veux le système le plus ouvert possible afin de pouvoir bidouiller  installer ce que je souhaite, je vais installer Raspbian. La dernière version disponible à ce jour (13/08/2018) s'appelle Stretch et elle se charge ICI. Il est possible de charger la version complète ou la version sans l'interface graphique. Cette version "allégée" s'appelle "RASPBIAN STRETCH LITE".

Raspbian Lite est un système d'exploitation Linux très simple avec seulement la possibilité d'y accéder au travers d'une session SSH en mode ligne de commande. Il n’existe pas de bureau ou d’interface graphique, ni les logiciels éducatifs ou de productivité fournis avec la version Desktop. Pour les nouveaux utilisateurs et les personnes non familiarisées avec Linux, la version Desktop est recommandée. Mais pour la version Desktop il vous faudra un moniteur dédié. Ceci ne faisant pas partie du périmètre fixé dans cet article, nous nous contenterons de la ligne de commande et donc de la version Lite.




Pour info: Les versions de Debian sont nommées d’après les noms des personnages des films Toy Story. Jessie était la version précédente.  Buzz, Rex, Woody, Squeeze, Sarge on été des versions précédentes de Debian. Stretch est la pieuvre mauve.



Vous pourrez aussi trouver quelques OS alternatifs sur cette page: https://www.raspberrypi.org/downloads/

L'installation de l'OS sur la carte SD

Comme nous l'avons dit précédemment, le PI n'a pas de disque dur. C'est la carte SD qui va faire office d'équipement de stockage pour les données et le système d'exploitation. Il va donc falloir installer ce dernier sur la carte qui sera placée ensuite dans son emplacement à l'arrière du PI.

L'installation va se faire en 3 temps:

  1. Récupération de l'OS: normalement si vous avez suivi jusqu'ici cela aurait du être fait dans le paragraphe précédent. 
  2. Récupération du logiciel Win32DiskImager et gravure de l'image du système sur la carte SD.
  3. Accéder au RPI en SSH.


Etape 1: récupération de l'OS

Si vous avez correctement téléchargé l'OS en suivant le lien que je vous ai indiqué, vous devriez avoir récupéré un fichier zip. Ce fichier zip contient un fichier de type img. Dézipez ce dernier.
Pour ma part je récupère sur mon bureau le fichier 2018-06-27-raspbian-stretch-lite.img

Etape 2: Win32DiskImager


Ce logiciel va servir à copier un fichier "img" sur une carte SD. Donc dans notre cas, il va copier le fichier img correspondant à Raspbian sur la carte SD. Vous le trouverez dans sa dernière version en suivant ce lien: ICI.

Et gardez le précieusement installé car il permet aussi de faire l'inverse: créer un fichier img à partir d'une carte SD. Ceci sera très utile si vous souhaiterez faire des sauvegardes régulière de votre système raspbian pour le conserver sur votre disque dur windows. 

Maintenant insérez la carte SD ou MicroSD dans votre ordinateur. Vous devriez voir apparaître cette carte associée à un lecteur. Dans mon cas je l'ai sous le lecteur G:\
Ensuite lancer Win32DiskImager,


et sélectionnez votre fichier img en cliquant sur le dossier bleu.

Ensuite:

  1. Vérifiez bien que le lecteur cible est bien celui correspondant à votre carte SD (sinon vous risquez d'écraser un autre disque).
  2. Cliquez sur "Ecrire" et validez. 
Il ne reste plus qu'a attendre les quelques minutes nécessaires pour que l'image se grave.

Si vous retournez voir la liste de vos lecteurs, vous constaterez que celui correspondant à la carte SD n'est pas identifié comme ayant toute la taille disponible sur la carte SD. Ceci est normal! Linux ne gère pas le même système de fichier que Windows. Où plutot c'est Windows qui ne sait pas gérer le système de fichier et les partitions Linux. Donc l'image disque qui a été gravée sur la carte SD contient au moins deux partitions: 
  • une en FAT32 qui est lisible par Windows. Cette dernière est la partition /boot. 
  • une ou plusieurs autres, certainement à la norme "Ext4" qui est la plus répandue sous linux, mais que Windows ne voit pas du tout. 
Si vous voulez observer cela de plus prêt, sous Windows 7, cliquez sur le bouton « Démarrer », puis cliquez avec le bouton droit de votre souris sur « Ordinateur » et ensuite cliquez sur « Gérer » puis cliquez enfin sur « Gestion des disques ». Vous allez voir apparaître tous les disques de votre système et pour chacun une représentation graphique des partitions associées.
Voici chez moi à quoi cela ressemble.


On se souvient que ma carte SD était à l'emplacement du disque G (disque 4 ici). On voit très bien en bleu deux partitions FAT32 Windows, de 43Mo et 1,69Go en taille. Et une autre partition que le système considère être de l'espace non alloué de 13,10Go. 

Ne démontez pas encore votre carte SD du PC nous allons encore avoir besoin d'y faire une petite modification ...

Etape 3: Accéder a Linux en SSH


Etape 3.1: Putty

SSH est un protocole de communication qui permet de se connecter à distance à l'interface de commande d'un serveur linux. C'est l'abréviation de "Secure Shell". Et comme son nom l'indique, il permet des échanges sécurisés, c'est pour cette raison qu'au fil du temps il a remplacé le protocole TELNET qui ne l'était pas assez.

Pour lancer une session SSH depuis un PC, il va nous falloir un client. Le mieux et le seul que je connaisse (c'est pour ça qu'il est le mieux) c'est Putty. 

Putty est un logiciel qui permet de lancer une session sur un serveur distant à partir de plusieurs protocoles. Vous pourrez lancer une session SSH, TELNET mais aussi l'utiliser comme moniteur de liaison série. Je l'ai d’ailleurs testé  sur cette fonctionnalité lorsque j'ai étudié la programmation d'un ESP01. Vous pourrez trouver plus de détails en (re)lisant mon article "Les bases pour utiliser l'ESP01".  Mais revenons à nos moutons car en l’occurrence ce qui nous intéresse ici c'est la connexion en SSH.


Pour télécharger le logiciel, il suffit d'aller sur CETTE page, qui, bien qu'étant moche, est la page officielle et remplis parfaitement la fonction attendue. 


Cliquez sur la version (32 ou 64 bit) que vous souhaitez. Le téléchargement du fichier EXE se lance. Vous pouvez placer ce fichier directement sur votre bureau car vous allez l'utiliser souvent. 
Exécutez le et si tout se passe bien vous devriez voir la fenêtre ci-dessous sur votre écran

Interface Putty version 0.70

Pour savoir comment l'utiliser vous pouvez regarder CETTE petite vidéo qui vous montrera de manière extrêmement succincte comment lancer une session SSH. Comme vous l'aurez remarqué, il va falloir trouver quelle adresse IP ou Host Name indiquer dans le champ dédié. C'est d’ailleurs la seule information qu'il vous faudra donner à Putty. Nous allons voir par la suite comment la récupérer. Mais avant cela, nous avons une autre étape à réaliser.


Etape 3.2: Autoriser les connexions SSH

Par mesure de sécurité, désormais, Raspbian n'active plus le SSH par défaut. Pour dire au système qu'il est autorisé à accepter les requêtes SSH, il va falloir créer un fichier vide qui se nome "ssh".

  • Seule la présence de ce fichier compte. 
  • Attention à son nom: il ne doit pas y avoir d'extension.
Pour faire cela rien de plus simple:
  1. Lancer l'explorateur de fichier Windows sur la racine du lecteur correspondant à votre carte SD.
  2. Avec un click droit de la souris lancer la commande "Nouveau / Document texte". Nommez ce document crée "ssh.txt". 



  3. Et pour finir supprimez l’extension ".txt" (et validez quand Windows vous demandera si vous êtes sur de vouloir faire ça). 

Maintenant la carte SD est prête. Vous pouvez la retirer et la glisser dans son emplacement sur le Raspberry.
Raccordez le PI en Ethernet sur votre switch.
Raccordez l'alimentation électrique que vous avez choisi et allumez le tout.


Etape 3.3:  Vérification des LED de contrôle après mise sous tension

Si tout se passe correctement, lorsque vous avez branché votre PI,  vous devriez avoir les LED de contrôle sur la carte qui clignotent un moment comme une guirlande de Noel et puis qui finissent pas se stabiliser (sauf la LED LNK qui indique l'activité du réseau qui normalement clignote toujours un peu par intermittence).

Selon les modèles, toutes les cartes ne disposent pas du même nombre de LED et selon les modèles les couleurs et les significations peuvent varier. Normalement sur toutes les cartes, à coté des LED vous trouverez son nom. En général il y a : PWR (rouge), ACT/OK(verte), FDX(verte), LNK(verte) et 10/100(orange).

Si tout c'est bien passé, vous devriez avoir:

  • la LED PWR rouge qui est allumée fixe. Cela signifie que le PI est correctement alimenté. Sur les modèles plus récents cette LED va clignoter lors d'une chute de tension pour indiquer que la carte manque de puissance. En général cela se produit si la tension tombe en dessous de 4,65V.
  • La LED  ACT est éteinte et ne va clignoter que lorsqu'il va y avoir de l'activité sur la carte SD.
  • Les autres LED sont associées à la connexion Ethernet:
    • FDX: allumée vert si on est en full duplex
    • LNK: va clignoter en cas d'activité réseau (LinK Activity).
    • 10 ou 100 va être allumée si le réseau est en Ethernet (10Mb/s) ou FastEthernet (100Mb/s).
Par contre si tout ne s'est pas bien passé et que vos LED clignotent étrangement, je vous invite à consulter le site ICI . Si vous n'arrivez pas à identifier le problème, vous pouvez essayer de suivre la suite de ce tutoriel mais en général cela signifie que quelque chose ne fonctionne pas correctement et il y aura certainement quelque chose qui ne va pas fonctionner dans la suite. 

Les causes les plus courantes de non fonctionnement sont: 
  • L'alimentation qui n'est pas de suffisamment bonne qualité ou qui ne délivre pas assez de puissance. Ce problème m'est arrivé et j'ai mis du temps à comprendre que le fonctionnement erratique et aléatoire du raspberry était du à un mauvais chargeur de telephone que j'avais essayé de ré-utiliser.
  • La copie des fichiers ou du système sur la carte SD qui présente des erreurs. Dans ce cas vous devez recommencer l'opération de gravure de l'OS. 
  • La carte SD elle même qui est défectueuse. 
  • Le RPI qui ne fonctionne pas. 

Etape 3.4:  Récupération de l'adresse IP

Maintenant que notre petite merveille est branchée et connectée, il va falloir récupérer son adresse IP afin de lancer une session SSH avec Putty.

Nous parlons ici d'une adresse IP v4 privée. C'est à dire qu'elle sera de la forme A.B.C.D, avec A, B, C et D des nombres allant de 0 à 255. La majorité des adresses Ipv4 privées sont de la forme 192.168.1.D (D allant de 0 à 255). Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les adresses IP vous pouvez lire cet article ICI qui est assez court et simple à comprendre. 

Pour cela vous avez plusieurs possibilités. Si vous avez installé votre PI dans un écosystème classique, c'est à dire sur un réseau local sur lequel vous avez votre box internet qui joue le rôle de routeur et de serveur DHCP (c'est le serveur qui distribue les adresses IP privées aux clients qui se connectent et qui n'en ont pas encore), alors la manipulation devrait être simple. Mais si comme moi vous avez monté un réseau local dont le routeur internet, qui porte également la fonction DHCP, est un téléphone, alors ça sera plus compliqué (mais on aime ça).

Dans mon article sur "La performance de la 4G pour tous les équipements de votre réseau local" j'avais pris le temps d'expliquer un peu plus les notions d'adresses IP privées, de réseau local, de DHCP ... si vous êtes très débutants dans ce domaine et que vous êtes intéressé je vous invite à le consulter ICI.

Assurez vous bien que votre PC a une adresse IP fixe dans le sous réseau 192.168.43.* (ou 172.20.10.* si vous utilisez un téléphone Apple). Pour le savoir tapez "ipconfig" dans l'invit de commande Windows.  Si ce n'est pas le cas je invite à en ajouter une en suivant ce qui est indiqué dans le paragraphe "Configuration du PC" de l'article ICI

Voici les différentes manières de récupérer l'adresse IP du raspberry. Vous pouvez les essayer les unes après les autres jusqu'à ce qu'il y en ait une qui fonctionne :

La première, qui ne concerne que ceux d'entre vous qui installent le PI dans un réseau local standard avec une box ou un serveur DHCP, consiste à aller regarder dans l'interface d'administration de l'équipement quelle adresse IP a été donnée au PI. 

La seconde, consiste à faire un ping depuis le PC sur le nom réseau du PI. En général ce nom est raspberrypi.local (le plus probable sur les version récentes de Raspbian) ou raspberrypi. 
Lancer juste l'invit de commande Windows (si vous ne savez pas faire tapez cmd puis <entrée> dans la zone de recherche du menu démarrer comme indiqué ci-dessous:


et dans la fenêtre exécutez les commandes suivantes:

ping raspberrypi.local
et/ou 
ping raspberrypi

Dans le cas idéal vous aurez un des deux ping qui va vous donner un résultat qui ressemble à cela:


Dans ce cas c'est simple, l'adresse IP est celle qui est écrit à coté du nom de l’hôte. Ici 192.168.43.210.
Si le nom de l'hôte n'est pas reconnu, vous aurez un message comme celui-ci:


Si les deux noms d’hôtes donnent ce résultat il faudra essayer la méthode Wireshark dont je parlerais après.

Mais il se peut également, et c'est ce qui est le plus probable, que le ping fonctionne mais retourne une adresse IP qui n'est pas au bon format. Comme le montre la capture d'écran ci-dessous, mon ping m'a retourné l'adresse IP du Raspberry mais à la norme IP v6.


Pour que tout rentre dans l'ordre il faudra forcer la commande ping à retourner l'adresse Ip v4 en faisant:

ping -4 raspberrypi.local

Et vous constaterez que vous récupérez bien un résultat identique à la première capture d'écran ci-dessus.

La troisième, consiste à faire appel à un logiciel qui inspecte tous les paquets qui circulent sur un réseau: le fameux Wireshark.


Je ne vais pas pouvoir rentrer dans le détail de l'utilisation de Wireshark, ni dans l'explication des paquets TCP/IP qui transitent sur un réseau.Déjà parce que ça dépasse largement le cadre de cet article et en plus parce que je ne pense pas en avoir les compétences. Donc sur ce coup là je vais vous demander de me faire bêtement confiance et d'applique sans chercher à comprendre le truc que je vous donne. Bien que cela déroge un peu à l’âme de ce blog mais il ne faut pas être intégriste dans la vie. 
Donc si vous n'avez pas réussi à trouver l'adresse IP de votre Raspberry tout fraîchement connecté, Wireshark est votre dernier recours. C'est la bombe atomique pour assommer un moustique!



La manip à suivre est la suivante: 
  • Installez le, déconnectez le PI du réseau (enlevez le câble Ethernet) et ensuite lancer Wireshark. 
  • Si vous avez plusieurs cartes sur votre PC cliquez sur celle que vous souhaitez inspecter.
  • Ensuite, dans barre de saisie en haut, entrez un filtre sur "bootp".
  • Rebranchez votre PI et quand vous verrez des log apparaître cliquez sur celui du "ACK". 
Pour expliquer quand même un peu, les traces que vous observez sont les paquets que le PI échange avec le réseau pour demander au service DHCP de lui donner une adresse IP v4. Le ACK est la paquet qui est renvoyé par le DHCP et qui doit contenir l'adresse IP qui a été attribué. 
Pour la voir, suivez l'ordre des clics indiqués dans la capture ci-dessous. 


Vous verrez qu'au point 3 vous aurez récupéré l'adresse IP du Raspberry. Ici 192.168.43.84

Etape 3.5:  Se connecter au système


Nous allons enfin pouvoir faire notre première connexion sur notre raspberry.
Lancez Putty et rentrez l'adresse IP dans la ligne de saisie. Validez par "Open".


Ensuite vous verrez apparaître la fenêtre Shell qui va demander vos identifiants.


Par défaut les identifiants définis sont :
Login: pi
password: raspberry

Et voila:

Etant donné qu'il n'y a pas de retours d'affichage lorsque vous allez saisir le mot de passe, si ce dernier ne passe pas à plusieurs reprise, c'est peut etre que le clavier est configuré en QWERTY. 
Dans ce cas essayez de taper "rqspberry" comme mot de passe. Vous pourrez changer la configuration ultérieurement.  

Première connexion établie !!!! Victoire !!

Conclusion 

Si vous êtes arrivé à ce point, c'est que comme moi, vous avez réussi à installer et accéder à votre Raspberry PI. Encore une belle victoire de l'Homme sur la machine.
Mais si vous pensez que tout est terminé et que vous allez pouvoir jouer travailler avec cette petite merveille d'ordinateur en vous lançant dans des tas de projets plus géniaux les uns que les autres, alors vous vous trompez.
A ce stade nous avons juste le matériel qui est prêt, mais il nous reste encore beaucoup à faire pour configurer notre système afin que celui ci soit le plus performant et adapté possible à nos besoin.

Par exemple nous allons devoir finaliser l'installation du système en s'assurant que tous les paramètres de langues, de clavier soient bien pris en compte. Nous allons également nous assurer que le système de fichier dispose bien de toute la taille disponible sur la carde SD. Nous allons peut etre même regarder si nous pouvons "légèrement" overclocker le CPU pour en tirrer toute la quintescence. Nous allons créer un utilisateur pour travailler en toute sécurité. Nous allons donner une adresse IP fixe que nous aurons choisi (voir deux). Nous allons modifier les mots de passe root. Nous allons nous assurer que le système est bien à jour ainsi que certaines applications qui nous seront utiles par la suite (python par exemple). Et nous allons installer un serveur domotique (domoticz) et voir si nous pouvons l'enrichir avec des services on-line tels que IFTTT ou ThingSpeak.


De biens beaux projets qui feront l'objet d'un prochain article.

Liens utiles 


  • Télécharger Win32DiskImager: la dernière version en suivant ce lien: ICI.
  • Télécharger Putty : ICI et voir une vidéo rapide sur son utilisation: ICI.
  • Pour identifier les problèmes, notamment en fonction de l'état des LED de contrôle, c'est en Anglais et c'est ICI.
  • Pour en savoir un peu plus sur les adresses IP vous pouvez lire cet article ICI qui est assez court et simple à comprendre. 
  • Pour comparer les différentes modèles de Raspberry: ICI.



Faites vos courses 


Si la lecture de cet article vous a donnée envie de faire quelques achats, voici un liste de liens à partir desquels vous pourrez vous procurer tout les matériels que j'ai évoqués.





Le Raspberry PI (certains disent la Raspberry PI): Désormais la dernière version est la 3B+. Vous pourrez le trouver à un prix compétitif ICI.
N'hésitez pas à vous procurer le chargeur USB 5V, 3A proposé en option.





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Le répéteur wifi Tp-Link  TL-WA850RE: Ce petit répéteur vous apportera plein de fonctions dont celles de relayer le signal Wifi d'un équipement (téléphone) configuré en Access Point vers votre réseau filaire en Ethernet. Vous le trouverez à en livraison rapide à 21€ ICI 








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